dimanche 19 juin 2016

Christmas Street - Billet 09 - Taupiers urbains

En langage cheminot, les agents de la voie sont baptisés les taupiers, que ce soit pour la pose ou pour l'inévitable entretien de cette dernière.

Leur pénible travail permettait à leurs collègues mécaniciens de jouer ainsi aux seigneurs du rail, qui à l'apogée de leur carrière pouvaient en devenir de véritables sénateurs depuis les cabines des puissantes machines à vapeur baptisées Pacific 231.

Pour faire circuler un train, tout commence par le tracé et la pose de la voie et le modélisme n'échappe pas à cette règle ! Les différents coupons de voie sont alimentés avec des fils de couleurs différentes : noir et rouge pour le courant de traction, violet pour la connectique des diodes en bout de ligne qui permettent le fonctionnement du va-et-vient. Les éclisses isolantes ont été installées afin de séparer le fonctionnement des deux voies. Des essais ont été réalisés avec succès avant la pose définitive de la voie.


Après le collage de plaques de liège, des trous d'un diamètre égal à 10 mm permettent aux différents fils de rejoindre les entrailles du plateau.

La voie est ensuite fixée à tout jamais, au moins pour la durée de vie du micro-réseau, à l'aide de colle néoprène gel, étalée à la spatule crantée sur le support. Des guides en médium d'épaisseur égale à 3 mm et de section triangulaire ont été préalablement fixés aux deux extrémités ; ils permettent un meilleur centrage et un meilleur alignement. Le collage est rapide et il est bien utile de tracer différents repères avant cette opération. Des pointes permettent de bien plaquer les croisements à 30 degrés sur le support en liège. Dans quelques minutes, les cales provisoires en bois seront retirées et la voie prendra sa place définitive.

Sitôt la voie posée, un locotracteur marqué par l'empreinte du temps avance à pas d'homme, tandis que les chefs de chantier vérifient la pose et la bonne tenue des éclisses. Tout semble correctement aligné. C'est une garantie pour le fonctionnement parfait du futur tramway. Il reste maintenant à masquer l'aspect brillant des traverses en plastique, la voie en milieu urbain étant destinée à être noyée dans la chaussée.

Des contre-rails réalisés à partir de profilés en L de marque Evergreen portant la référence 293 ont été collés sur les traverses avec de la colle à maquettes de marque Sader. La chaussée urbaine prendra place ultérieurement entre ces contre-rails et masquera les traverses quelque peu disgracieuses. De la neige, certes artificielle, recouvrira ensuite le tout.

Un voile de peinture blanche est appliqué à la bombe à défaut d'utiliser un aérographe fastidieux à nettoyer après usage pour ce travail qui ne demande pas une grande précision. De la carte plastique d'épaisseur égale à 0,5 mm est découpée, ajustée et collée, afin de combler l'espace vide entre l'extérieur du rail et la placette constituée par un empilement de plaques de médium, destinées à créer un peu de relief à l'intersection des deux lignes. In fine, on ne distinguera plus que les faces supérieures des rails dégagées à partir d'un chasse-neige présent devant les roues de la motrice. Alors, on ne saura plus que c'est sur de la voie de marque Roco, code 83 pour les puristes, que le tramways avancera dans un bruit feutré au sein d'un décor hivernal. D'ailleurs, la neige a commencé à tomber, alors que demain c'est l'été !

Reste une question cruciale : qu'est-ce qui viendra occuper le centre de cette placette ? Une statue ou un bonhomme de neige ? Mais ceci est encore une autre histoire ...